19/01/2020
- La jalousie de l’amour non partagé est sans doute la forme de jalousie la plus romancée. Cette jalousie est traversée par la croyance que celui qu’on aime est amoureux d’une autre personne. Cette dernière est enviée pour l’importance qu’elle a dans le cœur de la personne qu’on aime, secrètement ou pas. L’amoureux jalouse la tierce personne d’être privilégiée car lui n’a pas vécu d’histoire avec l’être aimé.
- La jalousie illusoire est l’aspect le plus répandu de jalousie. Il s’agit de la suspicion d’un amour ou d’un intérêt qui n’est pas fondé entre l’être aimé et quelqu’un d’autre. Cette personne est réelle mais aussi souvent imaginaire. La personne jalouse échafaude toutes sortes de scénarii ou de possibilités fondées sur la crainte d’être trahi(e) par son partenaire avec une autre personne. Le jaloux est alors rongé par son imagination et ses doutes qui ne cessent d’accroître.
- La jalousie-comparaison est un sentiment qui naît lorsque les deux protagonistes sont très différents sur un point considéré comme sensible ou important par l’un des deux. Les couples qui sont le plus souvent victimes de ce type de jalousie : un couple avec un grand écart d’âge, de beauté, de niveau intellectuel, ou de centres d’intérêts « incompatibles »… La jalousie-comparaison se traduit par l’appréhension que l’autre ne se détourne du couple pour une personne qui lui ressemble davantage sur ce point sensible. Ce tiers est alors considéré comme bien plus « aimable » (plus beau, plus jeune, plus cultivé etc) par le jaloux.
- La jalousie-abandon est provoquée par la perte d’un amoureux (ou une amoureuse) qui a quitté l’autre pour aller vers un(e) autre. La rupture a été justifiée par des sentiments nouveaux pour un tiers. Au sentiment d’abandon se mêle donc celui de la possessivité, car l’être aimé est toujours blessé malgré la séparation. C’est donc sur la tierce personne que se reportent les sentiments négatifs, provoquée par la jalousie. Il s’agit certainement de la forme la plus dangereuse de jalousie, qu’il est nécessaire d’enrayer rapidement pour se reconstruire.
- La jalousie incitée vient du comportement de certains partenaires séducteurs. L’être aimé veut sentir que son pouvoir de séduction existe toujours. Ainsi, il entretient consciemment des ambigüités sur ses sentiments ou sur l’existence de son couple, qui lui permettent des flirts sans lendemains. Il joue de son charme et du flou qui plane sur son hypothétique célibat pour rester quelques temps dans un rapport de séduction. Même s’il ne va pas forcément jusqu’à la trahison, sa conduite inspire en permanence le doute et l’inquiétude d’un passage à l’acte. Cette attitude génère des sentiments de jalousie de la part du partenaire et surtout un sentument d'insecurité quand à la viabilité de l'histoire amoureuse..
En résumé, cela dépend surtout de notre manière d’appréhender et de vivre la jalousie dans la relation amoureuse. La jalousie est un sentiment qui révèle notre personnalité profonde et notre façon d’être. En ce sens, la jalousie peut être constructive à condition d’en percevoir les raisons qui nous poussent à l’être : elle est le signal qui permet de faire un travail sur soi, une introspection, en prenant conscience des difficultés qui nous empêchent d’édifier des rapports sereins avec l’autre ou nous-mêmes, et d’y faire face.
13/11/2019
Comment les couples qui souffrent de manque de désir, gèrent-ils la situation avant de consulter ?
Très souvent de façon maladroite. Il me semble qu'il existe deux cas de figure.
D'un côté, ceux qui éprouvent une grande frustration, qui peu à peu va créer des conflits à propos des petites choses de la vie courante. On préfère se disputer à propos d'un sujet banal plutôt que "d'affronter" le problème de la sexualité.
De l'autre, il y a ceux qui finissent par s'habituer à la situation ; Tirer un trait sur une vie sexuelle épanouissante plutôt que de brusquer leur conjoint(e). Des non-dits s'installent, l'entente et la complicité s'étiolent, et c'est souvent à partir de ce moment qu'ils consultent.
Quelles sont les causes d'une baisse de libido ?
Elles peuvent être nombreuses et il y a souvent un ou plusieurs éléments déclencheurs.
Je ne fais pas de généralités, mais souvent en consultation je constate que la perception du partenaire à évolué. Je rencontre des couples qui me disent qu'avec le temps, ils sentent que l'amour à fait place à de l'affection pour l'autre.
Aussi lorsqu'une femme devient mère : elle peut avoir une relation très fusionnelle avec son enfant qui ne laisse pas place au conjoint.
La routine peut être dévastatrice pour le couple, une "avancée" sexuelle différente, parfois l'évolution de l'un et l'autre dans l'intimité est bien différente et les envies / désirs sont difficilement discutables.
L'engagement aussi peut être une cause.. Se sentir enfermé dans la relation, moins libre peut amener à moins désirer l'autre.
Enfin, il y 'a aussi ces personnes qui rencontrent des soucis de santé qu'ils soient psychologiques ou physiques, l'impact sur la libido n'est pas à négliger.
Comment j'accompagne mes patients confrontés à ce problème ?
Pour commencer je dirais qu'il n'existe aucun remède miracle et que je n'ai pas de baguette magique.
Il faut chercher et trouver la source du problème et pour cela, communiquer est essentiel. Chacun doit pouvoir s'exprimer sans filtre et expliquer à l'autre ses envies, ses besoins, ses craintes... en matière de sexualité, afin de comprendre aussi ce qui bloque et ce qui pourrait être améliorer.
Il est important que chacun trouve sa place dans l'intimité du couple.
Recréer du lien, réapprendre à se "connecter" ensemble est aussi important, souvent il n'y a plus ou peu de partage à deux lorsque la sexualité est mise à mal. Les écarts de libido peuvent avec le temps créer un fossé dans le couple. Le conjoint n'ose plus se rapprocher de sa compagne de peur qu'elle s'imagine qu'il souhaite à tout prix une relation sexuelle, ou inversement, ce qui finit par créer une distance.
Il est donc important de remettre de la sensualité avant la sexualité. Recréer du contact et de la proximité par des moments à deux, relancer la sensualité, la tendresse, le jeu, les caresses ... Toutes ces petites choses permettent déjà de se "re-connecter" pour ensuite tendre vers une meilleure harmonie de couple.
Mes conseils pour être heureux dans sa vie sexuelle ?
Une vie sexuelle épanouie est avant tout une sexualité épanouie avec soi-même, contrairement à ce que l'on pense. Il faut comprendre que le désir n'est pas naturel.
Si je ne le stimule pas, il s'éteint. Il faut donc sans cesse redonner l'impulsion. Pour cela, il faut travailler l'érotisation de son propre corps, ses fantasmes, et chercher ce qui nous stimule vraiment, d'où l'importance aussi de la masturbation. La vue, le toucher et les fantasmes jouent un rôle fondamental sur le désir, et donc, sur notre sexualité.
Si on fait l'amour par obligation ou par devoir, ça ne peut pas fonctionner. Je dois faire l'amour parce que j'en ai envie, non pas parce que la société m'impose un rythme par semaine et une durée de rapport idéale.
Attention au besoin de l'orgasme systématique .
Souvent les femmes pensent qu'une bonne sexualité et égal à un orgasme à chaque rapport. Ce qui est quasiment impossible aujourd'hui puisque de nombreuses femmes ne parviennent pas à lâcher prise, veulent garder le contrôle ... Si elles ne sont pas dans de bonnes dispositions, suffisamment détendues et bien dans leur tête, ça ne pourra pas fonctionner. Et ce n'est pas de la responsabilité du partenaire.
Gardons en mémoire que l'orgasme ne se donne pas, il se prend !
29/09/2019
L'intrusion de la maladie au sein du couple provoque parfois des modifications ou des tensions dans les relations.
La personne malade se sent souvent coupable de faire subir cette épreuve à son conjoint. De son côté, le conjoint peut se sentir impuissant face à la maladie. Il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire pour aider l'autre.
Je vous détails ici, 3 grands motifs de consultation au cabinet pour les couples / personnes en lien avec la maladie :
Il est fréquent que les personnes malades et leurs partenaires soient anxieux en raison du choc psychologique lié à la maladie, ainsi que de l’incertitude sur l’avenir (conséquences des traitements, peur de la récidive…). Ces préoccupations peuvent perturber leur intimité et l’expression de leur sexualité. Une personne déprimée peut se désinvestir sexuellement, alors que ses possibilités physiques sont conservées.
Par ailleurs, des traitements, comme certaines chimiothérapies et antidépresseurs, peuvent perturber et réduire le désir sexuel. Chez la femme, une baisse de la libido est habituelle pendant et au décours du traitement : plus de 50 % des cas jusqu’à 2 ou 3 ans après la fin du traitement. En général, ces effets secondaires disparaissent après la fin des traitements.
2. LA COMMUNICATION AU SEIN DU COUPLE :
Si vous avez un(e) partenaire, lui parler de vous, de ce que vous ressentez face à la maladie et aux traitements et aussi de votre sexualité est le meilleur moyen de vous aider dans cette période de changement.
Partager ses préoccupations permet d’assurer la communication et l’équilibre du couple. N’hésitez pas à aborder avec votre partenaire, vos craintes, vos difficultés, vos questions ou encore vos appréhensions concernant votre sexualité.
La sexualité est basée sur le vécu de chacun des partenaires du couple. Votre partenaire n’a pas systématiquement les mêmes réactions ou sentiments que vous face aux effets du cancer et des traitements. En ayant connaissance de vos inquiétudes ou de votre gêne (par rapport à la mastectomie par exemple), votre partenaire peut aussi vous rassurer et vous aider à dédramatiser vos réactions face à la diminution de votre désir sexuel ou votre peur de ne plus être désirable à ses yeux.
Enfin, la sexualité dépend de facteurs physiologiques, mais aussi psychologiques et relationnels. Il est important d’explorer, avec l’aide de professionnels (gynécologues, sexologues, psychologues), les origines des troubles de la sexualité et les traiter à la fois d’un point de vue émotionnel et organique, tout en tenant compte des liens affectifs et sexuels qui existaient avant la maladie.
La perte des cheveux, la perte ou la prise de poids ou encore la mastectomie peuvent avoir une incidence sur la façon dont les personnes envisagent leur vie intime et sexuelle. Ces modifications peuvent nécessiter un temps d’adaptation (pour la personne ou pour le couple) et il me semble important de complètement les prendre en compte.
Après une mastectomie, l’impact physique et psychologique peut être important, et devenir un obstacle au contact physique et social. Affronter sa propre image dans le miroir et dans le regard de l’autre peut être un cap difficile à passer.
Des solutions sont possibles pour faire face à ces difficultés, outres la communication dans son couple, la bataille face à la maladie... Pouvoir en discuter avec nous professionnel, permet également de désamorcer, poser des mots et mieux vivre ce passage de vie difficile.
Pour terminer, si cette tempête de vie à traverser semble compliquée, si la communication dans votre couple semble compromise et que vous éprouvez des difficultés à verbaliser ce par quoi vous passer, n'hésitez pas a consulter un professionnel .
24/09/2019
Libido en berne voir même absence totale de libido … et une difficulté bien plus fréquente que l’on croit, que ce soit pour la femme (majoritairement) ou pour l’homme.
Dans une enquête sur la sexualité des Français, conduite auprès de 12.000 personnes âgées de 18 à 69 ans, seuls 1,9 % des hommes et 6,8 % des femmes disaient avoir souffert «souvent» d’une absence ou d’une insuffisance de désir, c’est-à-dire d’un problème de libido, durant l’année écoulée.
Mais les chiffres grimpaient respectivement à 20,1 % et 29 % quand le «parfois» remplaçait le «souvent».
Si une baisse de libido n’est pas répertoriée dans les livres de médecine comme un trouble du désir sexuel, elle n’est pas à prendre à la légère, puisqu’elle peut être source de stress et parfois même de souffrance (Autant pour la personne concernée que pour son ou sa partenaire).
Lorsque qu’une personne vient à consulter pour ce genre de difficulté, je vérifie par mon approche thérapeutique 4 axes qui me semblent essentiels :
1. La piste de l’origine hormonale :
Ces perturbations concernent les deux sexes.
Chez l’homme, il peut s’agir d’un taux anormalement bas de testostérone ou étonnamment élevé de prolactine - une hormone qui peut avoir pour effet de faire baisser la sécrétion de testostérone par certaines cellules des testicules.
Chez la femme, un déficit en hormones œstrogènes peut entraîner une baisse de la libido. Les hormones androgènes jouent également un rôle, avec une légère hausse de la concentration en testostérone qui expliquerait le désir plus important en période préovulatoire.
Mon deuxième axe d’investigation, m’intéresser à la personne qui consulte, et notamment à son passé, son histoire affective et sexuelle. Mais aussi, interroger l’éducation, la religion, les expériences, sans oublier tout ce qui tourne autour du psychique.
Des coutumes sexuelles conflictuelles, un imaginaire érotique pauvre ou culpabilisant, une aversion pour certaines pratiques, un évitement des perceptions positives, des troubles de l’identité et une santé mentale instable peuvent aussi être en cause.
Certaines périodes difficiles pour les individus, un deuil par exemple, ne sont évidemment pas propices au désir sexuel. Plus banalement, des commentaires acerbes ou des critiques sur les aptitudes sexuelles peuvent s’imprimer dans la mémoire, et la peur de ne pas réussir à faire jouir son ou sa partenaire seront ensuite à l’origine d’une panne du désir. En particulier chez les hommes, la pression est forte, dans nos sociétés modernes axées sur la performance, y compris sexuelle.
Enfin, naturellement, les troubles de l’humeur, et notamment un état dépressif, ont aussi des effets dévastateurs. «En particulier, dans la période qui entoure la ménopause, une femme qui a déjà tendance à être légèrement déprimée le sera davantage encore du fait des bouleversements hormonaux, de la prise de poids et d’une moins bonne image du soi. Cela peut réveiller des troubles de la libido.
Troisième point à discuter en cas de désir diminué: le contexte social.
Des problèmes financiers, des tensions dans le travail, des difficultés dans les relations avec ses collègues, ses amis, ses parents, ne sont pas sans conséquence sur le désir sexuel.
Les hommes ne sont pas mieux lotis. Le chômage, ou à l’inverse, la pression d’un travail stressant avec des journées de travail toujours plus longues constituent de véritables catastrophes pour la libido. Aux Etats-Unis, par exemple, où travailler plus de quarante-cinq heures par semaine, avec très peu de congés, est chose banale, le désir est en chute libre. Une étude indique, pour le début des années 2010, une baisse de 15% des relations sexuelles par rapport aux années 1990.
L’irruption du porno sur les écrans serait également nuisible à la libido des personnes dans la vie «réelle». Certains chercheurs estiment que chez des personnes fragiles psychologiquement, la pornographie peut causer, paradoxalement, une anorexie sexuelle ou des dysfonctionnements.
En 2011, une enquête, menée auprès de 28 000 visionneurs de porno en Italie, a montré que nombre d’entre eux s’adonnaient à une consommation excessive, quotidienne, s’habituant à des images extrêmes (performances irréalistes ou violentes). Selon les chercheurs qui ont mené l’étude, l’effet serait catastrophique pour ces hommes: ils n’arriveraient plus à ressentir suffisamment d’excitation, une fois en situation de faire l’amour, dans la réalité.
Une dernière question, que j'aborde face à une personne se plaignant de troubles du désir : Où en est votre couple ?
Il faut savoir que le couple joue un rôle majeur dans la libido, car il peut y avoir du désamour, des habitudes qui font que le désir est moindre, des événements particuliers ....
Durant mes entretiens, j'insiste sur le fait que le manque ou l'absence de libido n'est pas dû qu'à un seul et unique facteur mais bien un ensemble de choses sur lesquels il convient de s'interroger .
Pour terminer, interroger ce qu’exprime le patient permet, de façon claire, de pouvoir comprendre ce qu’il se passe pour lui et lui proposer écoute mais surtout des outils lui permettant de se « reconnecter » avec son propre corps et celui de son/sa partenaire.
Si vous vous sentez concerné(e) par le sujet et souhaitez en discuter n'hésitez pas à venir me rencontrer.
31/08/2019
Rejoignez-moi au cabinet pour en discuter, je vous partagerai conseils, astuces et exercices à réaliser le Mardi 1er Octobre de 19h à 21H.
Cet atelier est réservé aux femmes. Nombres de places limitées à 6.
Coût : 20euros les 2h par chèque ou espèces.
Merci de réserver votre place par mail ou appel téléphonique.
Au plaisir de vous rencontrer...
Bien chaleureusement
Myriam